Depuis plusieurs mois déjà, Science Animation accompagne le projet SmartPupils financé par le programme Erasmus+, qui consiste à organiser des ateliers et des échanges entre des jeunes d’un collège français et d’un collège espagnol, pour repenser leur établissement. Au menu : nouvelles pratiques pédagogiques, séances de créativité, initiation à la modélisation d’espaces… Des outils et méthodes qui modifient profondément le collège… et surtout ses usagers !

Vous ne me connaissez pas encore, je suis la petite dernière de Science Animation ! Issue de la génération C’est pas sorcier, j’ai fait mes premiers pas dans le domaine scientifique à la Cité des enfants à la Villette. Bon, plus sérieusement, je termine cette année mon Master Expertise culturelle à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse et j’ai rejoint l’équipe de Science Animation pour mon stage de fin d’études. Ma mission : donner un coup de main sur le projet SmartPupils Erasmus+.

Justement, ce projet, ça en est où ? Comme dans les séries télévisées, je vais commencer par « Dans les précédents épisodes… ». En septembre dernier, nous nous lancions dans une grande aventure, celle de faire naître dans un collège un espace de travail partagé. C’était en pleine rentrée scolaire que nous apprenions que le projet auquel nous participions venait d’être retenu dans le cadre du programme Erasmus+. Sous ce nom se cache une initiative européenne qui tend à favoriser les projets de mobilité et de coopération.

Dans notre cas, il s’agit d’un projet commun entre deux collèges : un en France et un en Espagne. Les élèves français du collège André St Paul au Mas d’Azil participent au réaménagement de certains espaces de leur établissement, avec l’aide de leurs enseignants, de parents d’élèves et d’autres personnels du collège. En contact avec des camarades espagnols du collège Virolai à Barcelone, ils échangent informations, état d’avancement et idées pour s’impliquer dans de tels réaménagements.

Des ateliers variés pour repenser le collège

Comment ça se passe concrètement ? Tous les lundis, je quitte le Quai des Savoirs pour retrouver le calme ariégeois. Direction le Mas d’Azil, pour rejoindre mon groupe de collégiens préféré, mais aussi les adultes de la communauté éducative. En fonction des semaines, d’autres participants au projet se joignent à nous. En piste pour une heure d’atelier scientifique et technique (AST). Rien à voir avec un cours classique ! Déjà, les classes et les niveaux sont mélangés : petits et grands travaillent main dans la main à l’élaboration du projet. Le projet est pluridisciplinaire ; il regroupe donc des professeurs de technologie, physique et même espagnol. On est loin du traditionnel cours avec un enseignant et une classe unique, et c’est ce qui fait la force du projet.

Vous vous demandez sûrement comment se déroulent les séances : justement, ça change tout le temps ! Mais en général, ça sonne à 13H et on se retrouve dans la salle de technologie. Je ne vous cache pas qu’à ce moment-là, après une (trop) courte pause et en pleine digestion, la concentration du groupe n’est pas à son plus haut niveau… Il y a des jours où on est plus « productifs » que d’autres, mais chaque séance a son importance.

En mars, les élèves ont pris une heure pour mettre en commun leurs travaux. Même s’ils n’ont rien fabriqué de concret, cette séance a été très bénéfique pour l’avancement du projet : il est parfois nécessaire de s’arrêter pour prendre le temps de discuter ensemble des forces et des faiblesses du projet.

À l’approche du voyage à Barcelone, ça parlait plus de valises que de maquettes. Mais cela fait partie du jeu : la rencontre avec nos homologues espagnols constituant une étape charnière du projet, nous devions nous y préparer convenablement ! Début avril, en route pour Barcelone ! Il n’y a donc pas eu d’AST cette semaine-là, mais grâce à internet, on ne s’arrête pas : sur le site du projet, vous pouviez voter pour votre logo préféré.

Ces logos sont des créations des élèves espagnols,
réalisés avec l’aide de leur professeur d’arts plastiques.

Le groupe nous est revenu encore plus motivé, des souvenirs par paquets et des étoiles dans les yeux. Pour la dernière séance avant les vacances de Pâques, une demi-journée entière était consacrée au projet. Le but était bien évidemment de le faire avancer, mais également de renforcer les liens au sein du groupe, entre les élèves et aussi avec les adultes qui y prennent part. Au programme, une initiation théâtre pour être à l’aise dans son corps et avec les autres, un atelier sur l’outil de modélisation 3D SketchUp pour continuer les plans du futur collège, et une fresque murale à laquelle on pouvait contribuer.

Pour moi, la force du projet réside dans l’enthousiasme des élèves. La motivation et l’implication des membres du groupe se font sentir : il est souvent difficile de les décrocher de leur siège alors que la sonnerie de la récré a déjà retenti depuis plusieurs minutes (phénomène plutôt étrange en milieu scolaire…). Les adultes de la communauté éducative eux aussi se laissent prendre au jeu, le sourire aux lèvres. C’est plutôt bon signe !

Et notre rôle dans tout ça ? Accompagner. Attention, j’insiste : a-ccom-pa-gner. On n’est pas là pour tout faire à la place des élèves ou des adultes qui participent. Le but est de rendre les acteurs autonomes dans la réalisation de leur projet, et que tout le monde travaille en concertation. Science Animation est toujours présent, mais jamais indispensable, on laisse la main aux personnes auxquelles le projet appartient véritablement. Un espace de travail partagé, quoi !

Pour nous, SmartPupils, c’est une façon de travailler autrement au collège. C’est la dynamique qui nous importe : la confiance que les élèves prennent en eux (on la voit se développer de séance en séance), leur autonomie aussi. Parce que nous sommes convaincus qu’avec ces deux piliers, « confiance » et « autonomie », on peut devenir ce que l’on veut : champion·ne de boxe française, DJ international·e, dessinateur·trice industriel·le, menuisier·ère, chercheur·e en botanique, graphiste, enseignant·e…

Marie Roulhac de Rochebrune, Chargée de mission projets d’innovation ouverte