Il est tout beau, tout neuf et fait ses premiers pas dans l’animation scientifique, c’est … Le Propulseur ! Ou peut-être pourrait-on le renommer PropulsUeur… 😉 Première ronde achevée à bord de ce camion coloré. Vous l’avez peut-être même déjà aperçu au détour d’une place publique de la région toulousaine ? À Colomiers, Mondonville, Aucamville ou la Reynerie ? Voilà un petit bilan, à tête reposée, après une première tournée riche en rencontres et émotions.

Le Propulseur tire son nom du concept de “propulser les idées créatives“. C’est assez vaste vous me direz, je l’entends !  En gros, c’est un lieu d’expérimentation destiné au grand public, mais aussi aux médiateurs qui souhaiteraient s’approprier ce nouveau lieu pour réaliser des projets. Et sinon, moi dans tout ça, quand est-ce que je rentre en scène ? Très rapidement, à vrai dire ! À peine les bancs de Science Animation réintégrés, me voici missionnée de ce tout nouveau projet de camion itinérant qui arpentera la région de commune en commune.

Ça fait briller les yeux des plus jeunes, interpelle bon nombre de passants et suscite une mine parfois dubitative chez les plus anciens… Entre les enseignants qui n’ont pas forcément l’habitude d’expérimenter le « hors les murs », les mairies qui mobilisent du monde et le Quai des Savoirs qui a investi en masse, je peux vous dire qu’on nous attend au tournant.

Vous l’aurez compris, grosse pression…

Une mise en route pleine de défis

Octobre donc. Une semaine à peine après mon retour, il a fallu prendre les commandes de ce camion et des animations. C’est parti pour six semaines de marathon non-stop !

Le défi n°1 ? Chaque lieu souhaite aborder une thématique différente. “Les énergies durables” pour Aucamville, “Améliorer la ville” à Colomiers et “Les transports volants” à Mondonville. Foison de sujets passionnants, mais dans lesquels je ne suis pas vraiment experte. Hum hum… Il a fallu fouiller dans les tiroirs et à l’atelier de Science Animation pour retrouver des supports d’animations, et j’étais contente de travailler avec Alain, expert toutes catégories confondues de l’archivage.

Mais ce n’est pas tout ! Laissez-moi vous dévoiler le défi n°2. La formule proposée par le camion se divise en deux semaines : la 1re  destinée aux ateliers de créativité, et la 2e dédiée au FabLab pédagogique. C’est parti pour la formation en 4e vitesse !

Wouhou, j’aime quand c’est rock’nroll ! Alors voilà, pour répondre à cela, j’ai sorti mes super pouvoirs et mon super  « guide du médiateur branché sur des projets aux deadlines très serrées, ou comment s’en sortir en toutes circonstances » ! Ci-suit les ingrédients essentiels pour assurer à bord :

  • Aimer son métier… et son collègue, big up Alain !
  • Avoir le sens de l’improvisation
  • Faire preuve de patience
  • Avoir de grands bras (forts)
  • Avancer par ordre de priorité
  • Se la jouer autodidacte
  • Une plaquette de chocolat ou des bonbons dans la réserve

Et là j’étais parée. Mais ce n’est pas tout, le défi n°3 !

Le relooking du camion. En effet, le petit est vierge de toute vie humaine, et les murs sont intégralement blancs. Pas très attrayant comme déco… Alors on habille sa carrosserie avec nos plus belles expositions « Innovez » et « Fab Lab », deux murs en ardoise invitent le public à proposer ses idées, les machines Fab Lab – découpe laser, imprimantes 3D et découpe vinyle – sont à l’honneur et le matériel audiovisuel est en place. En bonus, on propose deux masques de réalité virtuelle à tester après la journée de travail. Fini le camion immaculé et bienvenu au High Tech, de quoi en prendre plein les mirettes !

Équipement en place, me voilà lancée dans la conception des ateliers. Le mobilier ne fait pas tout, hein ! Je découvre les méthodes de créativité avec l’aide d’Audrey et Julie qui m’ont transmis l’essentiel de leur connaissance en un temps record : capable d’inventer un déroulé d’animation CREA en 30 minutes d’échange avec elles ! OOUUUAAHHH !

Julie, mon modèle de médiatrice, est gracieusement venue animer un atelier pour mon premier jour. Dès mes débuts, je comprends l’importance de mobiliser les adultes accompagnateurs pour les ateliers CREA des enfants. La créativité pour les petits (6-12 ans) n’est pas du même ressort qu’avec un public ados/ adultes. Les pistes sont nombreuses à approfondir, mais les premiers essais avec les centres de loisirs de Colomiers font leur effet !

Une carte heuristique pour organiser ses idées

 

 

Première escale, “Inventez la ville” à Colomiers

Nous démarrons donc les animations sur le thème de la ville ! Go Colomiers pour les vacances scolaires. Du mardi au samedi, de 10h à 18h, enfin sans compter le temps d’ouverture du camion avec les barrières à soulever, les escaliers à déplier et les branchements électriques, d’où l’intérêt d’avoir de bons bras. À l’issue de la 1re semaine de créativité, le public aura toutes les idées en poche pour concevoir des maquettes de mini-villes rassemblant les inventions préférées.

Semaine suivante, on enchaîne donc sur les Fab Lab et je suis très excitée à l’idée d’explorer le potentiel des machines. Lionel m’a fait un brief sur l’utilisation de la découpe laser et de l’imprimante 3D. Depuis, j’épluche la banque de données Thingiverse à la recherche de mobiliers urbains pour alimenter les maquettes des participants ! Certains veulent des lampadaires en forme de girafe, d’autres aspirent à des jardins partagés. On imagine des paniers de baskets au-dessus des poubelles pour inciter à jeter ses déchets… Petits et grands jonglent entre Lego, pâte à modeler et Fab Lab pour construire leurs maquettes et créer des résultats sympathiques qui seront exposés à la médiathèque. Voyez plutôt.

Maquettes collaboratives de villes améliorées


Je suis fan ! Le côté intergénérationnel me fascine. Adultes et enfants s’unissent pour répondre à des problématiques qui nous concernent tous. Les maquettes collaboratives prennent forme, chacun pose sa pierre à l’édifice en flux continu et le camion prend vie à l’image des participants au fur et à mesure des visites.

Halte aérienne à Mondonville 

Allons maintenant à la conquête des scolaires (niveaux CM1 – CM2), puisque les vacances sont finies, et direction Mondonville. Je m’adapte alors au nouveau format, car cette fois il faut prévoir l’accueil pour des classes de 30 ! Pas le choix, les enfants doivent apprendre à travailler en équipe, souvent une première pour eux. Pas toujours facile de s’effacer pour laisser la parole à son voisin, mais c’est justement à cet âge-là que l’égo s’écarte pour faire place à l’autocritique. L’enfant développe alors sa capacité d’adaptation et son rapport à autrui.

Les élèves imaginent un engin volant qui pourra sauver le monde d’une attaque zombie et ils fabriquent aussi un planeur personnalisé à la découpe laser. Les masques de réalité virtuelle sont testés après l’école.



Ce que j’ai adoré ? Les enfants investissaient le Propulseur à fond et revenaient tous les jours avec l’école, avec les centres de loisirs ou en famille. Tout est rapidement devenu très convivial. Il fallait à chaque fois proposer de nouvelles choses à découvrir, à faire et à inventer.

Dernière étape à Aucamville pour une semaine de Fab Lab pédagogique.

Nouveau challenge : les enfants découvrent les logiciels de modélisation 3D ! Avec certains, on imprime une jolie éolienne à assembler. Avec d’autres, on utilise la découpe laser pour fabriquer des mini-fours solaires.


 

Le Propulseur accueille aussi trois classes pour réaliser les décors d’un stop-motion produit par les élèves sur l’histoire d’Eolia, un personnage qui invente une machine volante pour nettoyer sa petite île des déchets. En collaboration avec Marine Kermalec, chargée de la réalisation, nous préparons la conception d’éléments de décors et de petits objets. Les élèves modélisent eux-mêmes les yeux des personnages du film.

Mon coup de cœur : les enseignants découvrent en même temps que les élèves et s’impliquent dans la fabrication tout en apprenant avec eux. Mais aussi, voir les familles repartir avec leur petite conception personnalisée à l’imprimante 3D suite aux ateliers parents/enfants.

Et voilà le travail de test fini. Je dois dire qu’on a assuré ! Maintenant qu’on a testé les limites et le potentiel des animations à bord du camion, nous pourrons proposer une offre définie pour les prochaines interventions.

A très bientôt pour de nouvelles épopées itinérantes !

Le Propulseur a été développé par Science Animation dans le cadre du projet Inmédiats et a été financé par l’Union européenne – L’Europe s’engage avec le [fonds européen de développement régional – les Investissements d’Avenir, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditérannée et Toulouse Métropole.