Cela fait maintenant 2 ans que nous avons pour mission, pour la Région Occitanie et le pôle Science(s) en Occitanie*, d’animer le réseau des acteurs régionaux de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI).

Cette mission, nous la menons en collaboration avec l’équipe du Service Accompagnement des Étudiants et Diffusion Scientifique de la Région Occitanie. Ainsi qu’avec 8 autres associations réparties sur tout le territoire : A Ciel Ouvert, Carrefour des Sciences et des Arts, le Centre de l’Imaginaire Scientifique et Technique, Délires D’encre, l’École de l’ADN, Fermat Science, Kimiyo et Planète Sciences.

Une mission protéiforme, qui nous amène régulièrement à la question : « mais comment font-ils dans d’autres régions ? ». Nous nous sommes donc associés à Astu’Sciences, Cap Sciences et Ombelliscience, structures respectivement en charge des réseaux d’Auvergne, d’Aquitaine et de Hauts-de-France, pour organiser une journée d’échanges sur ce thème, à l’occasion du congrès de l’Amcsti en juillet prochain. D’ici là, voici, pour notre part, ce que nous entendons par « animation d’un réseau des acteurs de la CSTI ».

Identifier les acteurs et leur faire découvrir le réseau

Il s’agit d’abord d’identifier les acteurs pouvant (et voulant) participer à la diffusion de la science et au développement de l’esprit critique. Laboratoires de recherche, universités, musées, associations, parcs naturels… Ainsi que les indépendants et pro-amateurs passionnés et investis.

Pour certains, cela nécessite aussi de créer un sentiment d’appartenance à ce réseau, pas forcément naturel. C’est le cas par exemple des sites patrimoniaux ou des associations d’éducation à l’environnement. Elles ont leurs propres réseaux, et ne sentent pas forcément concernés ou à leur place. Pourtant, ils le sont de plein droit !

Pour cela, nous avons tenté de répertorier tous les acteurs qui nous semblaient investis d’une mission de CSTI, en les classant selon 3 cercles : 1) ceux dont la mission première est la CSTI 2) ceux qui mènent une action annexe de CSTI 3) ceux qui en font très ponctuellement ou qui ne se sentent pas concernés alors que nous en sommes convaincus. A partir de ces cercles identifiés, nous avons lancé une grande enquête avec l’Ocim, afin d’évaluer les typologies de profils et d’actions sur le territoire. Vous pouvez retrouver les résultats de cette enquête ici. Deux autres enquêtes ont été menées en complément au sein du cercle 3 : l’une auprès de bibliothécaires, l’autre auprès des centres de loisirs, afin d’identifier leurs actions et besoins en matière de CSTI.

Autre action, afin de nous rapprocher de nouveaux acteurs : les forums thématiques et départementaux. Nos associations ont ainsi organisé le Forum Lotois de la culture, de la médiation et de la CSTI (amenant ainsi des acteurs d’autres domaines de la culture), le Forum Mer et Littoral (faisant venir les acteurs du tourisme et de l’éducation à l’environnement), ou encore la Journée professionnelle « Escape game pédagogique » organisée avec Genopolys (amenant tous types d’acteurs de l’éducation et la culture confondus). De ces rencontres ont émergé de nombreux partenariats inattendus.

Se réunir autour de valeurs communes

Mais pour se regrouper en réseau, encore faut-il s’accorder sur nos valeurs et nos objectifs. Cela ne veut pas dire que toutes les structures du réseau doivent avoir les mêmes missions. Gardons nos différences et nos complémentarités. Mais que nous devons nous mettre d’accord sur une éthique et des enjeux qui nous sont chers : l’intérêt public, l’accès à la connaissance pour tous, la validité scientifique… Cela s’est traduit par la création d’une charte du réseau que nous allons diffuser au prochain Forum régional de la CSTI.

Fournir les outils et leviers pour faciliter les actions de CSTI

Animer un réseau, c’est évidemment lui fournir les outils facilants. Et à chaque objectif son outil.

Il s’agit d’abord de permettre de transformer une intuition en véritable projet. Cela prend différentes formes en Occitanie. L’accompagnement de projets (nous apportons régulièrement conseil à des structures nous en faisant la demande), l’organisation d’ateliers de créativité (comme les rencontres créatives des acteurs de la Fête de la science), la venue de notre camion le Propulseur et son Fab Lab, ou encore la documentation et le partage gratuit de ressources et d’animations (kits d’animation mis à disposition, prêts d’expositions…)… Nous travaillons également à la création d’un guide permettant à ceux qui souhaitent s’investir dans la médiation scientifique de trouver les bons points d’entrée.

Les acteurs veulent également monter en compétences. Cela passe par des formations, ateliers et séminaires organisés durant l’année, dont une grande partie est proposée gratuitement aux acteurs.

Autre objectif : faire connaitre leurs actions auprès du public. Cela passe notamment par la plateforme Echosciences Occitanie, média social de la CSTI qui réunit aujourd’hui près de 700 membres, plus de 900 évènements et 600 articles publiés par an. Mais également par des chroniques radios sur Campus FM.

Mais les structures ont aussi, et surtout, besoin de trouver des partenaires et financements. C’est pour cela que nous organisons le Forum régional de la CSTI et sa place des initiatives, qui abordera d’ailleurs cette année la recherche de financements. Ce moment permet de favoriser les partenariats, notamment pour répondre à des appels à projets et appels d’offre.
Autres besoins que nous avons identifiés pour favoriser les partenariats ou commandes : un annuaire des acteurs de la CSTI ainsi qu’un catalogue de ressources. Nous espérons pouvoir développer ces briques au sein d’Echosciences afin d’en faire un outil complet pour la CSTI.

Mener une réflexion plus globale pour orienter les choix politiques

Mais au-delà des rencontres et outils, il s’agit surtout de faire converger les besoins du territoire (des structures qui doivent mener à bien leurs missions, mais aussi les besoins des publics) et les orientations politiques, tels que les appels à projets dédiés à la CSTI. Nous avons pu constater, depuis 2 ans, une recrudescence des réponses aux appels à projet, signe que notre travail n’est pas vain. A cela s’ajoute de nouveaux enjeux citoyens et de nouveaux usages des publics. Il s’agit donc de prendre en compte tous ces changements pour réfléchir à de nouvelles conditions d’appels à projets.

Nous avons également lancé des groupes de travail sur des thématiques tels que le tourisme scientifique ou encore l’accès à la CSTI en zones rurales, afin de dégager des pistes d’actions pour la Région.

Par ailleurs, la Région tente de sont côté de convaincre les élus locaux de l’importance de la CSTI, à travers des rencontres et courriers.

Une action menée de front, dont le but final est que chaque citoyen ait accès à la culture scientifique et technique.

Quelques chiffres clés pour résumer notre action :

  • Recensement de 1400 acteurs identifiés tous cercles confondus
  • 3 enquêtes menées sur la région : une auprès des acteurs de la CSTI, une autre auprès des bibliothécaires, et la dernière auprès des centres de loisirs.
  • 24 rencontres organisées (séminaires, forums, journées d’échanges…)
  • 6 groupes de travail mis en place
  • Près de 700 membres réunis au sein de la plateforme Echosciences Occitanie
  • 80 projets valorisés
  • Près de 90 sessions de formation dispensées

En juillet prochain, nous nous réunirons donc à Caen, pour le congrès 2019 de l’Amcsti, afin de confronter nos actions et en entrevoir de nouvelles. Nous avons hâte !

* Le pôle Science(s) en Occitanie est une gouvernance du réseau des acteurs régionaux de la CSTI, pilotée par le Conseil régional, et réunissant une trentaine de représentants de collectivités, associations, musées, académies, organismes de recherche, universités… Elle a pour rôle de préconiser des actions et orientations stratégiques.